La bibliothèque des coquilles 1892-1977 Dax

 
 
Un corps vidé, une carcasse métallique de rayonnages vacants, de morbides alignements sans fonction, un austère labyrinthe, hâtivement visité en dépit de l'interdiction opposée à notre demande légitime. (crédit photo.b.d.e)
 
par l' envoyé du service des prospections :
 
Si l'existence de la bibliothèque des coquilles ne fait aucun doute,les traces qu'il nous en reste sont imprécises et peu nombreuses. Des efforts qu'il aura fallu conjuguer pour collecter les milliers d'ouvrages qui la composaient au moment de sa plus grande gloire, on ne saura que ce qu'en dit Léon-Paul de Nimuy , son fondateur, dans la lettre envoyée à Maurice Maeterlinck le 25 mars 1913 :
" Il faut voir le sourire des dizaines de travailleurs errants dans les couloirs,les bras chargés, pliants sous le poids des livres, se relayant sans faillir, passant sous les échelles et emplissant les divers rayonnages. Le tout sous le regard d'une partie de la population locale, qui connait nos manies et s'échine à nous décourager..."
 
Malgré le réel intérêt suscité par cet édifice durant les deux premières décennies du vingtième siècle,le manque de financement et le progrès technique auront peu à peu raison de ces ambitions.Démembrée une première fois pendant la seconde guerre mondiale sur ordre des autorités françaises,la bibliothèque, alors considérée "décadente", n'échappera à la destruction pure et simple que grâce à l'intervention directe d'Émile Mireaux.
Sa réouverture, à l'orée des années cinquante, laisse le public indifférent.Son conservateur continuera pourtant pendant plus de quinze ans à enrichir le catalogue et à ouvrir les portes du batiment
aux rares visiteurs qui s'y risquent.
Ce n'est qu'àprès la mort d' Alain Clamert, en 1977, que les livres restants (quelques centaines de volumes) furent éparpillés, bien avant la démolition du bâtiment qui les abritait.
 
On ne peut plus guère qu'imaginer l'étendue de cette collection sans pareille à partir des quelques pages de correspondance retrouvées par nos soins. En septembre 1972, Clamert nous livre ainsi une partie de ses dernières entrées :

- " La planète des signes " de Pierre Boule
- " Tables " de Robert Louis Stevenson
- " La raison aux sept pignons " et "la maison aux sept pigeons" de Nathaniel Hawthorne
- " Le dictionnaire du Fiable " d'Ambrose Bierce
- " Le moite " de Matthew Lewis tradapté par Antonin Artaud

 
 
 
 
 
 
 





















 
 



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